Artiste canadienne multidisciplinaire, Stéphanie Morissette est titulaire d’un baccalauréat en histoire de l’art et en création de l’Université Concordia et d’un certificat en scénarisation cinématographique de l’UQAM. Elle a participé à plusieurs programmes de résidences internationales, entre autres, en Islande, en Finlande et en Allemagne. Ses œuvres ont été présentées autant en galerie que lors de festivals au Québec et à l’international. Elle vit et travaille à Sherbrooke.

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Extraits du texte « Le poids des plumes » de Paule Mackrous, paru dans le numéro 165. 

« Des sérigraphies d’Andy Warhol jusqu’aux crânes de Damien Hirst, certain.e.s artistes répètent un motif tout au long de leur carrière ou durant une période déterminée. Si le procédé répétitif engendre «l’effacement du sujet»[1], qui devient par cet exercice la signature de l’artiste, il permet aussi de renouveler le regard sur un phénomène et d’en offrir un point de vue critique. C’est ce que fait le motif de la plume et le symbole de l’oiseau qui traversent quasi l’ensemble des œuvres de Stéphanie Morissette depuis l’exposition Linquiète forêt en 2015. Bien plus que de représenter un organe composant la livrée d’un oiseau, la plume découpée à la main dans du carton noir crée le filon d’un rapport colonisateur à la nature pour en débusquer les mécanismes de pouvoir. »

« Stéphanie Morissette écrit une histoire avec des plumes, non pas celles que l’on trempe dans l’encre pour former des lettres, mais celles dont on découpe minutieusement les barbes dans du carton pour aviser le regard. Derrière les symboles de légèreté et de liberté que représente ce motif, se dissimule une vision anthropocentrique qui n’accorde de valeur intrinsèque qu’aux seuls êtres humains et, qui plus est, d’un groupe spécifique. Le travail de l’artiste prépare le nid pour tous ces regards occultés, humains et non humains qui, telles les plumes, parviennent difficilement à se déposer pour s’inscrire dans l’histoire et la refaire depuis l’intérieur, dans le monde. C’est sur l’accumulation, non pas de biens et de territoires, mais plutôt d’espaces critiques, que s’édifiera le contrepoids. »

 

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