Commémorer, c’est « se souvenir ensemble », « se rappeler en commun » : se remémorer avec et comme autrui quelque chose qui nous a marqués collectivement. Ce n’est pas seulement Les écrits dont on fête l’anniversaire aujourd’hui mais également la littérature québécoise tout entière et une culture francophone d’Amérique qui s’est créée au même moment que la revue, quelques années après la parution de Refus global, un an à peine après la fondation de l’Hexagone et deux avant celle de Liberté. La littérature canadienne-française (rappelons que le premier nom de la revue était Les écrits du Canada français) prenait un essor considérable en ce milieu du XXe siècle, après de premiers efforts plus ou moins fructueux dont témoignèrent chacun en son temps Le Nigog et La Relève, et cet élan ne s’est jamais arrêté depuis : Les écrits ont accompagné et encouragé cette irrésistible lancée depuis 1954 en publiant les auteurs les plus importants qui ont façonné la culture et la littérature d’ici, d’Alain Grandbois à Gérard Bessette, d’Anne Hébert à Marie-Claire Blais, de Roland Giguère à Jacques Ferron, de Claude Gauvreau à Hubert Aquin, de Gaston Miron à Fernand Ouellette, de Thérèse Renaud à Rina Lasnier, de Jacques Brault à Michel van Schendel, de Jean Lemoyne à André Belleau, de Marcel Rioux à Pierre Vadeboncœur… Tant d’autres encore, qui ont marqué l’histoire durablement, auront laissé des traces dans la revue à côté de celles d’auteurs étrangers de premier plan comme Yves Bonnefoy et Salah Stétié, Jean Grosjean et Édouard Glissant, Jean Cassou et Andrée Chedid, Étienne Gilson et Paul Zumthor.

Né quelques années à peine avant la revue, je me suis moi-même initié à notre littérature naissante en lisant dans Les écrits les textes fondamentaux des auteurs déjà cités (« Les rédempteurs » d’Hubert Aquin, paru dans le no 5, en 1959, « L’accident » et « L’emplâtre » de Gérard Bessette, publiés dans le no 12, en 1962, ou « Les voyageurs sacrés » de Marie-Claire Blais, parus dans le no 14, de 1962 aussi) et des œuvres d’auteurs iconoclastes qui y publièrent leurs premiers textes, comme Patrick Straram (des chroniques déjantées, dans le no 6 paru en 1960), Raoul Duguay (ses premiers poèmes, publiés dans le no 20 en 1965), Louis Geoffroy (des textes hybrides, parus dans le no 21 en 1966) et Albert G. Paquette (des nouvelles débridées, publiées dans le no 27, en 1969, quelques années avant sa mort prématurée), dont j’ai eu le plaisir et l’honneur de faire paraître trois magnifiques poèmes en prose dans l’une des dernières livraisons de la revue, publiée ce printemps. Je n’étais pas sans savoir que Les écrits étaient parrainés par l’Académie canadienne-française (devenue l’Académie des lettres du Québec), qui fête cette année son 70e anniversaire, mais les auteurs que j’y lisais, le plus souvent dans la bibliothèque un peu poussiéreuse de l’Institut canadien située au cœur du Vieux-Québec, me semblaient pour la plupart échapper à ce qu’on appelle l’« académisme », si éloigné de ce que je découvrirai plus tard au sein même de cette grande institution — au moment de mon élection, en 2009, mais déjà bien avant, en 1997, où l’on m’a remis le prix Ringuet pour un roman plutôt hérétique intitulé Légende dorée —, soit les poètes, les romanciers et les essayistes les plus audacieux que le Québec ait connus au cours des dernières décennies, dont on pourra d’ailleurs lire les œuvres récentes dans les pages qui suivent et celles de notre prochain numéro- anniversaire, à paraître en mars 2015, où l’on trouve plus de vingt auteurs membres de l’Académie sur les quatre-vingt que nous avons réunis.

Passage de témoins, voilà le titre des deux numéros doubles qui rassemblent chacun vingt duos d’écrivains : un défilé d’auteurs jeunes et moins jeunes qui témoignent de l’éternelle jeunesse d’une littérature qui a pourtant atteint, à l’instar de la revue, une grande maturité et un plein épanouissement à travers plus d’un demi-siècle d’épreuves et d’expériences qui n’ont cessé de la renforcer, nonobstant le peu de cas qu’on fait d’elle aujourd’hui dans les médias et sur la place publique. Un « passage » de poètes, de romanciers et d’essayistes saisi au moment où le « bâton à message » que représente la parole-témoin passe de main en main ou de bouche en bouche pour assurer la transmission de la voix et du regard que la littérature consacre depuis toujours à notre monde et à son histoire. Dans transmission il y a mission : l’écrivain n’est pas un missionnaire, encore moins un commissaire ou un simple commissionnaire qui transporte un message d’un point à un autre sans en être l’auteur ni le destinataire, mais il est sans aucun doute un émissaire au sens étymologique du terme, le mot latin emissarium ne désignant pas tant l’« envoyé » ou l’« espion », comme on le croit trop souvent, que le « canal d’évacuation » du trop-plein de sens, d’idées, d’images ou d’émotions qui constituent la mémoire et l’imagination d’une communauté à une époque donnée, le système de canalisation du rêve, des remords et des regrets, des désirs et des peurs qui sous-tend jusque dans les sous-sols les plus profonds l’espace public dans lequel un peuple se meut sans toujours savoir où il va et d’où il vient, que la littérature seule peut lui faire voir et entendre en « émettant » depuis les souterrains où circulent les flux de sens et de non-sens, de sons et d’ultrasons, de raisons et de passions sur lesquels la vie commune repose ou s’agite. La littérature est la « veine émissaire » qui relie le corps social à son système nerveux central, l’artère souterraine ou le conduit secret grâce auxquels l’énergie vitale d’une société circule librement dans toute sa chair et son esprit où se rencontrent les passions les plus troubles qu’elle vit et les représentations les plus riches qu’elle crée. L’écrivain est un conducteur d’air, un connecteur de souffle, un canalisateur d’énergie qui ne se contente pas d’émettre des messages ou de transmettre des idées mais assure par sa voix et son regard d’émissaire le liant du sens et de l’insensé comme on parle de lien du sang au sein des communautés les plus hétérogènes, dont les attaches les plus solides sont de nature symbolique bien plus que généalogique.

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Une revue comme Les écrits, vouée depuis 60 ans à la libre circulation des forces vives de la parole et de la pensée, ne pouvait fêter son anniversaire — et celui de la littérature tout entière, dont elle a largement favorisé le développement — qu’en mettant en réseau les différentes générations d’auteurs qui assurent depuis sa fondation la pérennité et l’incessante métamorphose des « canaux de communication » qu’elle a contribué à mettre en place. Nous avons donc constitué des duos d’écrivains formés de cadets et d’aînés, parfois de pères et de fils non seulement spirituels mais bien réels, comme les tandems formés par Emmanuel et Naïm Kattan ou Yann et Émile Martel, qu’on lira dans ce numéro, et celui de Sébastien et André Ricard, qu’on pourra lire dans le prochain, afin de rendre sensible au lecteur ce passage de témoin dans lequel l’un ne cède pas la parole à l’autre, qui ne se l’approprie pas non plus, mais où l’un et l’autre partagent un même souffle, un même air, une même énergie, comme ils partagent une mémoire ou un imaginaire faits de singularités irréductibles, dues au ton et au style de chacun, mais qui constituent un seul grand labyrinthe de conduits symboliques nous rattachant à notre passé le plus lointain comme à notre avenir le plus incertain, double « inconnue » dont la littérature ne cherche pas tant à résoudre qu’à déployer l’équation. La consigne était simple : chaque membre d’un duo devait écrire deux textes, le premier de manière autonome, sans que la concertation ne soit toutefois interdite, et le deuxième adressé, consacré ou dédié à l’autre sous forme de lettre imaginaire, de note de lecture ou de texte dédicacé. Les auteurs ont été d’une grande générosité : ils ont été nombreux à avoir répondu favorablement à notre invitation — de sorte que nous avons dû augmenter le nombre de duos prévus, qui est passé de 30 (60 auteurs pour les 60 ans de la revue) à 40 — et ils nous ont donné des textes d’une grande ampleur et d’une telle profondeur qu’on ne pouvait rien en retrancher, nous incitant à les publier intégralement malgré le dépassement du nombre limite de feuillets demandés, tout en regrettant de ne pouvoir le faire en un seul volume, qui aurait nécessité plus de 800 pages. On trouvera à la fin de ce numéro la liste des 20 tandems dont nous publierons les contributions dans la prochaine livraison prévue pour le 1er mars 2015.

On constatera que la complicité entre les auteurs jumelés va très souvent au-delà des consignes, le texte « autonome » de chacun constituant d’emblée une sorte d’« hommage » au partenaire, où la courroie de transmission est déjà actionnée, les « passages » d’un membre à l’autre du duo étant constants et répétés, au point que le texte de l’un se construit parfois à partir des mots de l’autre : tout duo suppose qu’on joue ou chante ensemble, tout tandem qu’on pédale au même rythme et dans le même sens… Dans certains cas les textes sont à ce point accordés qu’on les a publiés en alternance, comme la double contribution de Geneviève Blais et Denise Desautels où les poèmes de l’une et de l’autre apparaissent en vis-à-vis. En quelques rares occasions la règle du couplage de générations ne s’applique pas, la connivence entre les auteurs s’étant établie synchroniquement — comme entre Louise Bouchard et Louise Cotnoir, par exemple, où la différence d’âge est peu sensible —, démontrant que l’air et le souffle se transmettent aussi latéralement, entre personnes qui partagent le même temps. Le monument de plus de 800 pages que constituent ces deux numéros doubles par lesquelles nous commémorons la longue vie des Écrits n’est pas à proprement parler un mémorial, destiné à perpétuer le souvenir d’un passé qui remonte loin et demeure riche d’évocations, mais l’esquisse ou la maquette d’un avenir qui s’y dessine avec la précision d’un véritable plan, où l’on devine les différentes directions que l’imaginaire peut prendre : ce n’est pas un inventaire qu’on y fait, afin de nourrir les archives et les annales de l’histoire, mais une inventivité à laquelle on laisse toute la place pour que s’exprime la puissance renouvelée de la parole, nécessaire à la survie d’une culture encore jeune, toujours en pleine croissance.

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Il fallait à ce numéro-anniversaire une iconographie forte et vive, euphorique, jubilatoire, d’un lyrisme dense, profond, qui explose en lumières et coloris d’un éclat à la fois naturel et spirituel, et implose en gestes et textures d’une puissance et d’une intensité qui s’éprouvent dans la plus grande concentration. La peinture de Dan Barichasse, artiste français au long parcours, ayant fréquenté le Québec, où il a exposé à quelques reprises, et plusieurs des auteurs réunis dans ces pages, est porteuse d’un élan et d’un enthousiasme qui poussent à l’exultation par sa riche nature vibratoire, conductrice d’énergies, émettrice de forces, au même titre que les textes rassemblés ici se caractérisent par leur puissante « transmissivité », la capacité de faire passer leur témoignage par la chair même du verbe, par la voix et la vison qui nous emportent, bien plus qu’elles ne transportent quelque message. Il y a dans l’art de Barichasse un tel emportement, un tel essor et un tel ressort dans la gestuelle comme dans l’invention des formes qu’on ne peut qu’être contaminé par son effervescence et sa force de ravissement, sur lesquelles nous reviendrons en fin de numéro pour dire combien cette œuvre empreinte d’allégresse s’inscrit dans la vitalité d’un temps qui n’est pas seulement mémoire mais également promesse.

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Fondée il y a 60 ans par Jean-Louis Gagnon, auquel Paul Beaulieu, Jean-Guy Pilon et Naïm Kattan ont succédé en en renouvelant et revivifiant la forme et le contenu de décennie en décennie, la revue Les écrits ne s’inscrit pas que dans le passé mais dans l’avenir aussi. Dans l’esprit même de mes illustres prédécesseurs, à qui je rends hommage par ce numéro que je leur dédie avec ma plus vive reconnaissance pour le travail qu’ils ont accompli, j’ai souhaité donner à cette double livraison un caractère prospectif bien plus que rétrospectif, en faisant d’abord place aux jeunes auteurs dans les duos que nous avons formés : c’est eux qui prennent d’emblée la parole parce que la littérature n’est jamais née tout à fait, toujours à naître et à renaître dans de nouvelles voix et une nouvelle vision qui la créent ou la recréent. J’ai tenté depuis mon entrée en fonction comme directeur, en janvier 2010, de donner moi aussi une nouvelle impulsion à la revue en y publiant de jeunes écrivains audacieux, qu’on pourra lire à nouveau dans ce numéro et dans le suivant, en faisant paraître leurs textes à côté de ceux des grands aînés qui ont marqué l’histoire, des auteurs encore jeunes dont la réputation n’est plus à faire et des écrivains reconnus ou émergents de l’ensemble de la francophonie, de sorte que la « mission » que Les écrits se sont donnée d’innover dans le souvenir renouvelé du passé comme dans le rêve chaque jour ressuscité d’un futur à imaginer se trouve de nouveau relancée pour au moins une nouvelle décennie. Je quitterai la direction de la revue au cours de l’année qui vient, après avoir bouclé un parcours de plus de cinq ans par la parution de ces deux volumineux numéros-anniversaires, pouvant dès lors passer le témoin à un auteur qui le portera et l’emportera à son tour dans son propre élan, avec ses propres enthousiasmes, seules garanties qu’une tradition aussi bien ancrée que celle des Écrits se poursuive encore sur plusieurs générations.

L’Académie des lettres du Québec n’est pas pour rien dans la longévité de la revue, si rare de nos jours, les institutions culturelles se faisant de plus en plus éphémères. Si notre revue peut se targuer d’être la doyenne parmi les périodiques littéraires voués à la création dans l’ensemble de l’Amérique francophone, c’est bien sûr grâce à l’appui constant de l’Académie, de ses différents présidents, vice-présidents et secrétaires qui se sont relayés au fil des années, de même qu’à celui des académiciens qui y ont collaboré de manière assidue en tant qu’auteurs ou membres du Comité de rédaction ou du Conseil d’administration. Je tiens à les remercier de tout cœur, et notamment Émile Martel, Danielle Fournier et Laurier Lacroix, respectivement président, vice-présidente et secrétaire général actuels, pour leur soutien plus spécifique à la préparation et à la publication de ces deux numéros doubles, qui ne célèbrent pas seulement le soixantième anniversaire de la revue mais aussi les soixante-dix ans de l’Académie, dont la revue est indépendante sur les plans éditorial, administratif et financier, mais avec laquelle elle entretient des liens de complicité extrêmement fructueux depuis sa création. J’aimerais aussi remercier les présidents qui se sont succédés depuis mon entrée en fonction, Lise Gauvin, Georges Leroux et Louis Caron, pour la confiance et les nombreux encouragements qu’ils ont manifestés face au travail mené par la revue et aux nécessaires métamorphoses qu’elle a dû subir pour continuer de réinventer à sa mesure la mémoire et l’imaginaire collectifs.

La vie d’une revue repose aussi sur ses artisans, qui veillent à son bon fonctionnement au quotidien, souvent dans l’ombre, avec une efficacité dont l’équipe de direction bénéficie grandement dans son travail d’animation. Deux personnes nous quittent au moment même où nous fêtons cet anniversaire : Marie-Simone Beaulieu, adjointe administrative et correctrice d’épreuves depuis plus de vingt ans, à qui nous manifestons toute notre gratitude pour l’aide extrêmement précieuse qu’elle a apportée à la revue, et Diane Brabant, secrétaire de rédaction et attachée de presse, que nous remercions de tout cœur pour l’assistance indéfectible qu’elle nous a accordée au cours des cinq dernières années. Nous leur souhaitons à toutes deux le plus grand succès dans la poursuite de leur carrière et de leurs activités. Nous accueillons par ailleurs un nouveau collaborateur, David Desrosiers, jeune essayiste et chercheur prometteur, qui cumulera désormais les fonctions de secrétaire de rédaction et d’adjoint administratif. Nous lui souhaitons la plus sincère bienvenue.

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Une revue comme la nôtre ne pourrait exister sans de nombreux partenaires, sur les plans intellectuels, logistiques et financiers. Outre les organismes subventionnaires qui nous soutiennent depuis de nombreuses années, soit le Conseil des Arts du Canada, le Conseil des Arts et des Lettres du Québec et le Conseil des Arts de la Ville de Montréal, auxquels nous sommes particulièrement reconnaissants, plusieurs organismes ont contribué à la vie de la revue, que ce soit la Rencontre québécoise internationale des écrivains ou les Colloques annuels de l’Académie ou encore la Chaire de recherche du Canada en esthétique et poétique de l’UQAM et le Centre interuniversitaire d’Études en Lettres, Arts et Traditions (CÉLAT), qui ont notamment permis à la revue de bénéficier de locaux, de services techniques et d’un environnement à la fois intellectuel et administratif essentiels à ses activités, en plus de lui avoir fait profiter d’évènements d’envergure comme des colloques, des séminaires ou des ateliers pour l’organisation de ses lancements et de ses soirées de lectures, de performances, d’hommages ou de débats. Les deux imposants volumes-anniversaires que représentent ce numéro et le suivant ont largement bénéficié d’un partenariat à la fois intellectuel, logistique et financier avec la CEP (la Chaire d’Esthétique et de Poétique), dont l’un des objectifs est de rendre compte de l’évolution de la sensibilité dans la littérature québécoise des cinquante dernières années, et plus particulièrement avec le projet en recherche-création sur « La puissance des signes » soutenu par le FQRSC, dont la mission est d’explorer en une démarche à la fois créative et réflexive les potentialités de la parole littéraire et son efficience propre dans les processus de transmission et d’innovation nécessaires à la mémoire et à l’imaginaire collectifs. Ces deux importantes livraisons de la revue sont le fruit non seulement d’un désir de commémoration de l’anniversaire d’une des revues les plus anciennes et les plus exemplaires par le rôle qu’elle a joué dans l’avènement et le développement de notre modernité, mais aussi d’une volonté de faire le point sur l’état général de la création littéraire en Amérique francophone à travers les relations intergénérationnelles qu’elle présuppose et de voir dans quelle direction l’imagination collective met le cap pour assurer non seulement la survie mais l’enrichissement de la mémoire commune nécessaire à l’épanouissement de toute communauté. C’est la littérature en puissance d’une culture qui n’a jamais fini de se mettre au monde, de revivre à chaque instant son acte de naissance, que ces quarante duos d’écrivains exposent au grand jour en témoignant de l’irrépressible puissance de la littérature dans une société où l’abondance des signes de toutes sortes, médiatiques, mercantiles, religieux, etc., n’efface aucunement l’efficacité symbolique souterraine des mots et des images que les récits et les poèmes ne cessent de réinventer pour que la vie commune se recrée à tout moment dans les rêves et les réminiscences qui l’animent au plus profond.

– Pierre Ouellet