« Paule Baillargeon a donc su se créer cette passerelle lui permettant de respirer en continuant avec ferveur de mettre l’épaule à la roue pour faire évoluer cette « époque tourmentée, pleine de révolte et d’absolu » qui est celle de sa jeunesse, une époque qui a cependant peu à voir avec la caricature qu’on en fait maintenant. Dessiner lui a permis de casser le moule du chagrin immense de la partie féminine de l’humanité, traînant derrière elle des siècles de rage contenue, d’oubli, de domination, d’invisibilité, d’impuissance. Pour Paule Baillargeon, dessiner et peindre, c’est transfigurer sa difficulté d’être en quelques lignes de lumière, en couleur, en joie. Elle a 27 ans lorsqu’elle « ose » exercer cette part d’elle-même demeurée paralysée depuis l’âge de 10 ans. » – Extrait du texte « Paule Baillargeon : avec ou sans titre » de Gilles Jobidon, paru dans le numéro 175.
