Les Impatients est un organisme qui vient en aide aux personnes ayant des problèmes de santé mentale par le biais de l’expression artistique. Depuis 30 ans, ils offrent des ateliers de création et favorisent les échanges avec la communauté par la diffusion des réalisations produites dans leurs ateliers.

Les Portfolio du numéro 166 présente les oeuvres de Guy Beaulieu, Monique Lafontaine, Gilbert Poissant, François Caillé, René Prince, Normand Hébert, Bruno Guimont, Dolores Simard, Julia Pham, Gilles Pion, Claude Béland, Manon Artignian, Ginette Sorel, Michel Pronovost et Martial Le-Bras.

Pour en savoir plus, cliquez ici.

 

Extrait du texte de présentation de Michel Tremblay, paru dans le numéro 166. 

« Imaginons une toile vide, toute blanche, ou une feuille d’aquarelle vierge. Imaginons maintenant des tubes d’aquarelles ou d’acrylique posés un peu partout sur notre table de travail. Un pot d’eau ou de térébenthine selon nos besoins. Disons que nous avons choisi l’aquarelle. De l’eau, donc, plusieurs pinceaux, des couleurs, beaucoup de couleurs sur une palette qu’on vient de nettoyer. On prend un pinceau qu’on trempe dans l’eau. On regarde les couleurs. Puis la feuille blanche. On allonge le bras…

Alors se présentent à nous tout un monde, une myriade de possibilités, à travers un travail à la fois intellectuel et manuel, une façon unique et originale d’exprimer ce qu’on ressent, les pires choses comme les plus belles, de lancer les cris de détresse retenus trop longtemps, de poser là, sur le papier qu’on a au préalable mouillé si on a choisi de faire un lavis, des hurlements, des chuchotements, les visions qui nous habitent jusque-là enfermées parce qu’impossibles à exprimer en mots, des confessions, oui, parfois des confessions au moyen d’autoportraits de nous en crise. Des taches de couleurs, des splash d’abord imprécis prennent une signification claire qui nous fait du bien, qui nous lave, qui nous purifie, même si leur pertinence n’est évidente que pour nous. On peint à grands coups de pinceau ou en petites touches délicates, on gesticule ou on reste presque immobile, concentré sur ça, ce geste artistique, qui nous représente. Ça avance, ça s’en vient, c’est presque prêt.

Le travail terminé, on se recule, on jette là-dessus un regard à la fois d’étonnement et de soulagement. Une chose qu’on gardait pour soi peut maintenant être partagée et, qui sait, pourrait se retrouver sur un mur, bien en vue, à la place d’honneur, après avoir été exposée à côté des oeuvres des camarades d’atelier, puis vendue. Parce que c’est beau.

Tout ça grâce aux Impatients, aux ateliers des Impatients, ces rendez-vous avec l’expression artistique, sorte de salut, en tout cas de soulagement, qu’on s’octroie à soi-même et qui nous aide à survivre. »

Présenté en partenariat avec Les Impatients

Actualités et numéros liés