L’un des premiers écrivains yiddish qui publie au Canada, Jacob-Isaac Segal est l’auteur d’une œuvre littéraire à la fois riche et moderne. Né en Ukraine en 1896 et immigré à Montréal en 1910, Segal contribue fortement à l’essor d’une littérature yiddish dans la métropole québécoise. Ami de l’écrivain anglophone Abraham Moses Klein, il partage avec celui-ci plusieurs sujets de prédilection, dont un intérêt pour le paysage urbain, sa géographie, ses quartiers et ses symboles. Auteur de douze recueils de poésie ainsi que de plusieurs essais et chroniques, il se taille une place de renom dans le monde juif d’Europe de l’Est et de New York, ville où il résidera pendant cinq ans et où il se liera d’amitié avec le poète Mani Leib et son groupe impressionniste Di Yunge [Les jeunes]. Son écriture, empreinte de lyrisme et de mysticisme, a ouvert la voie à un important courant littéraire dans la diaspora juive en Amérique du Nord.