Hantu (Weber+Delsaux) défend une conception animiste du corps, de la relation de l’être à son environnement. Pascale Weber et Jean Delsaux voyagent régulièrement : de Plymouth, d’où partirent les premiers migrants vers l’Amérique, au Sápmi du Nord de l’Europe, à la forêt équatoriale des chamans de Mentawai qui tentent de conserver leurs traditions ancestrales… Le travail du duo, dans le domaine de l’art vivant, est réalisé en collaboration avec des scientifiques, des roboticiens, des ethnologues et des personnes rencontrées lors des voyages. Les projets regroupent des textes, des chants, des films, des photographies et sont organisés chaque fois autour de performances exploratoires qui se développent tantôt in situ — Basse-Côte-Nord du Canada, Laponie norvégienne, Indonésie (Bogor, Mentawai), France (Monthelon), Plymouth/(Royaume-Uni), Taipei —, tantôt sous forme de restitutions urbaines — Chapelle historique du Bon-Pasteur à Montréal, Institut Kesenian de Jakarta, Palais de Tokyo, Musée de la chasse et de la nature ou Faculté de médecine à Paris —, sans hiérarchiser les moyens mis en œuvre, qu’ils soient technologiquement sophistiqués ou très rudimentaires. Pascale Weber travaille plus particulièrement sur le territoire et l’identité collective en revisitant les fantômes du passé et la mémoire du corps, notamment à travers le genre et la sexualité féminine, l’enfantement, l’asservissement, le désir. Elle inscrit sa présence et sa gestuelle en continuité avec les éléments atmosphériques et l’environnement végétal. Jean Delsaux s’intéresse quant à lui à la perception de l’espace. Il a notamment réalisé plusieurs installations urbaines autour de l’expérience du vide. Son travail en installation multi-écrans l’a par ailleurs conduit à expérimenter les relations que nous établissons avec le monde, l’œuvre d’art n’étant pas un objet qu’on regarde mais un espace d’expérience au sein duquel on se situe. Pour en connaître davantage on peut consulter le site www.hantu.fr.