Décès de Jean-Guy Pilon

L’équipe de la revue est attristée du départ soudain de Jean-Guy Pilon, qui a été à la tête des Écrits de 1993 à 2000.

Toutes nos condoléances à ses proches et ami.e.s.

À lire aussi, l’article de Catherine Lalonde, paru dans Le Devoir, intitulé « Un passeur des lettres québécoises s’éteint ».

En mars 2012, pour le numéro 134 de la revue, Hélène Dorion avait réuni des écrivaines afin de permettre « que résonne la poésie et la présence de Jean-Guy Pilon pour créer un spectre qui témoigne de la pertinence et de la richesse de cette oeuvre marquante de la littérature québécoise et rappelle à juste titre l’importance de l’homme dans l’institution littéraire. » (Hélène Dorion, « L’espérance du soleil » Les écrits, n°134, 2012, p. 133)

En plus des contributions des écrivain·e·s Hélène Dorion, Pierre Morency, Fernand Ouellette, Monique LaRue, Madeleine Monette, Francine D’Amour, Martine Audet, Patrick Lafontaine, l’hommage contient un poème de Jean-Guy Pilon, intitulé « Le dernier regard ».

Ce poème, croyons-nous, saura parler de lui-même.

« Le dernier regard »

Au bout du sentier il n’y aura plus d’arbres ni de maison.

Je fermerai les yeux sur les années, les villes et les jours,
sur les amours.

Ce sera une fin de nuit qui n’aura pas de fin, ou peut-être
un matin de pluie.

Ce sera après l’été, quelque part en automne quand la
lumière devient blanche.

Les visages ne seront plus qu’ombres ou pâle fumée entre
révolte et néant.

Je regarderai loin, très loin, vers la nuit sans espoir, ou
peut-être ailleurs,

encore plus loin, dans les mirages confus de la baie de
San Francisco.

Je n’aurai été qu’un signe à peine esquissé à la fragile
surface de l’eau sans mémoire.

Jean Guy Pilon, « Le dernier regard », Les écrits, n° 134, 2012, p. 159.