Antonine Maillet a accordé son tout premier entretien en 1973 aux Écrits du Canada français
(36 : 9-26), maintenant Les Écrits. Dans cet « Entretien avec Antonine Maillet », André Major la
présente de belle façon :

Un moralisme indéracinable entache ce qu’on appelle un peu rapidement nos conceptions
littéraires. Alors que le milieu littéraire semble se partager en deux clans – partisans du joual ou
du français –, et qu’on dogmatise à tour de bras, nous arrive une voisine, Acadienne d’origine et
Montréalaise d’occasion. Et ce que j’ai envie de saluer chez Antonine Maillet, c’est d’abord une
grande liberté dans le langage, une aisance sereine dans un langage qui, tout embué d’odeurs
marines, renoue avec un art de conter dont la fraîcheur et le mordant semblaient perdus.

L’entretien est riche et dense : Antonine Maillet répond sans détour, affichant ses doutes comme
ses certitudes. Il y a matière à glaner des phrases percutantes. Dans le même numéro des Écrits,
on trouve également « C’est la faute à Dieu. Extrait d’un roman inédit », dans lequel Antonine
Maillet montre l’importance qu’elle accorde à la façon dont se créent les sociétés, par la parole,
tout en révélant ses dons de conteuse.

La revue remercie André Major pour cet entretien et salue Antonine Maillet qui s’était
magistralement prêtée au double jeu du dialogue et de la création, et dont les œuvres,
heureusement, continuent à faire entendre la voix.

Micheline Cambron
Directrice, revue Les écrits

Source :
BANQ, Écrits du Canada français, No 36, p.9-26. : https://tinyurl.com/47t4nwbj.